
Rencontre avec Sylvie Camand : “Accompagner, transmettre, faire grandir les équipes”
Engagée depuis plus de 30 ans au Secours Catholique, Sylvie Camand est actuellement en mission d’appui en Nouvelle-Calédonie. Elle revient pour nous sur son parcours, son engagement, et les objectifs de sa nouvelle mission.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sylvie Camand, je suis animatrice au Secours Catholique – Caritas France depuis 30 ans. J’ai travaillé 12 ans dans une délégation, puis 18 ans dans une autre. Depuis mars 2024, je suis détachée pour venir en appui aux délégations des Outre-mer.
Après un premier passage en Nouvelle-Calédonie de trois mois et demi l’an dernier, je suis aujourd’hui de retour pour une mission de six mois.
Comment en êtes-vous venue à accompagner les délégations des Outre-mer ?
Avec mon compagnon, nous avions envie de changer de cadre, de découvrir d’autres cultures, de sortir de nos habitudes. C’était un projet de couple : s’installer sur une île, s’ouvrir au monde. Une opportunité s’est présentée avec le Secours Catholique, et nous avons décidé de franchir le pas.
Trente ans d’engagement, c’est remarquable. Pourquoi avoir choisi de consacrer votre vie au Secours Catholique ?
Tout a commencé par un stage dans le cadre de ma formation en travail social. J’y ai découvert un environnement associatif engagé, avec une vraie dimension politique et sociale.
Ce qui me passionne, c’est qu’au Secours Catholique, on ne se contente pas d’aider les plus pauvres, on agit aussi sur les causes de la pauvreté. On fait du plaidoyer, on rencontre les élus, on cherche à faire évoluer les lois. Et surtout, on agit avec les personnes en précarité, on les implique dans nos actions.
C’est cette approche, profondément militante et émancipatrice, qui fait que je suis encore là aujourd’hui, avec la même conviction.
Quel est votre rôle dans cette nouvelle mission en Nouvelle-Calédonie ?
Mon premier séjour m’a permis d’apprendre énormément : j’ai découvert les réalités de la Brousse, les modes de vie en tribu, les spécificités culturelles. Cela m’a donné une meilleure compréhension du terrain, et je reviens aujourd’hui avec plus de clarté, de force et de détermination.
Ma mission consiste à accompagner les équipes bénévoles dans leur montée en compétences, les aider à structurer leurs actions, les former à la posture d’accompagnement. L’objectif est de favoriser l’autonomie des personnes aidées et d’éviter l’écueil de l’assistanat.
Il y a de grands besoins sur le territoire, une pauvreté bien présente, mais aussi une formidable énergie chez les bénévoles. Mon rôle est de les soutenir pour qu’ils deviennent acteurs d’une solidarité plus structurée, plus durable et plus juste.
Et comment avez-vous été accueillie par l’équipe de Nouvelle-Calédonie ?
Très chaleureusement ! L’an dernier, j’étais partie le cœur déchiré à cause des événements, avec le sentiment d’avoir laissé une mission inachevée. Les bénévoles m’avaient dit : « Tu reviendras ».
Aujourd’hui, je suis heureuse de retrouver cette belle délégation, avec l’envie de transmettre, de structurer et de préparer la suite. Je suis là pour accompagner les nouveaux animateurs, transmettre les outils, les méthodes, et créer les conditions d’un travail durable.
Il y a une vraie volonté d’avancer ici. Je suis confiante : ensemble, nous allons faire du bon travail.
Merci Sylvie pour ton engagement et ta générosité. Toute la délégation te souhaite une excellente mission à nos côtés !